La route du bonheur ? Espérons-le ! |
Depuis
l’ouverture de l’enquête publique, les discussions vont bon
train et les réflexions suivent…
Après
discussions avec différentes associations et organismes, nous avons
la conviction que le dossier soumis à l’enquête publique est
largement imparfait. Il y manque notamment toutes les
contre-propositions formulées par les associations.
Par
ailleurs, le public est invité à se prononcer sur des projets dont
l’orientation est biaisée : on nous demande notre avis sur le
« comment ? » alors qu’il faudrait d’abord
s’interroger sur le « pourquoi ? ». La
présentation telle qu’elle est faite suppose que le principe de
chaque projet est acté alors qu’il n’en est rien. D’ailleurs,
il est facile de se rendre compte que certains d’entre eux sont de
véritables supercheries tant ils ont du mal à justifier de leur
utilité (nous parlons bien sûr d’utilité publique).
Enfin,
et c’est peut-être le plus insupportable, nous n’échappons pas
à la couche de peinture verte (très pâle, le vert) désormais de
rigueur. En espérant nous faire oublier un désastre écologique
potentiel (un de plus), on nous fait miroiter ici une piste cyclable,
là un accès piéton, ou là encore une cabane dans les arbres (le
dernier gadget à la mode).
Eh
bien non, ce n’est ni notre conception de la démocratie ni notre
façon de préparer l’avenir de nos enfants.
D’où
(ci-dessous) nos conclusions à ce jour.
Elles
sont sans ambiguïté :
1)
Il faut refuser l’ensemble des projets en bloc
2)
Il est primordial et urgent de réunir l’ensemble des parties
prenantes afin de reprendre chaque projet et d’effectuer un vrai travail collectif strictement orienté vers l’intérêt général
Voici
le texte que nous avons déposé :
« 12
projets nous sont proposés. Ils écornent, chacun à sa façon, un
territoire protégé : ici un carrefour routier, là un camping
ou encore un centre de loisirs.
Question :
pourquoi créer un
statut de « forêt de protection » s’il
doit souffrir de telles exceptions ?
Rappelons que la
loi « Biodiversité » (8 août 2016)
introduit dans les principes généraux du droit de l’environnement
le principe de non-régression selon
lequel « la protection de l’environnement, assurée
par les dispositions législatives et réglementaires relatives à
l’environnement, ne peut faire l’objet que d’une amélioration
constante, compte tenu des connaissances scientifiques et techniques
du moment »
En
outre, la notice explicative de l’enquête publique nous apprend
qu’il s’agit de la cinquième enquête complémentaire.
La
procédure de classement a été initiée en deux temps (1998 et
1999) puis elle a fait l’objet de 4 enquêtes complémentaires en
2000, 2001, 2003 et 2006. Chacune d’entre elles s’est conclue
par une réduction du périmètre protégé pour le profit
quasi-exclusif d’aménagements routiers (carrefours, ronds-points,
déviations)
Alors, pourquoi pas une sixième, puis une
septième modification et ainsi de suite. Jusqu’à quand ?
Jusqu’à la disparition complète de la forêt ?
On nous promet des compensations. Entendons
par là qu’un ha de forêt sacrifiée sera remplacé par un ha de
forêt replantée.
Oui, mais où ? avec quelles essences ?
et, sauf phénomène de génération spontanée inconnu à ce jour,
au bout de combien de temps retrouvera-t-on le niveau antérieur ? Et
quid des contrôles effectués : par qui ? à quelles
fréquences ? et que se passerait-il en cas de retard ou de
non-application ?
D’autre part, aucune mention n’est faite
des espaces non boisés pourtant d’une importance équivalente.
Peut-on accepter qu’un sol sans arbres soit considéré comme
quantité négligeable alors qu’il constitue lui aussi un trésor
de biodiversité fait d’équilibre et d’interdépendance entre
les espèces ? Un trésor fragile que quelques passages de
bulldozer anéantiraient à jamais et sans compensation possible
compte-tenu du temps nécessaire pour le reconstituer
Enfin, il nous est clairement expliqué que
les élus locaux souhaitent une nouvelle modification du périmètre
afin de pouvoir mettre en œuvre certains projets motivés « par
des soucis de sécurité, d’intérêt général ou de développement
durable et qui apparaissent tout à fait en adéquation avec
d’autres politiques publiques majeures portées par l’État et
que les Collectivités Locales ont en charge de décliner» .
Sans remettre en cause ces objectifs, du moins pour une partie des
projets, il est regrettable de constater que :
-
Les propositions alternatives faites antérieurement, notamment par les associations, ne sont même pas évoquées. Ont-elles au moins été étudiées ?
-
En quoi ces projets servent-ils l’intérêt général sur le long terme ?
Notre avis est qu’il serait grand temps de
réfléchir en profondeur et collectivement à de vraies
propositions, avec le souci de travailler vraiment pour les
générations futures.
Pour cela, une seule solution : engager
un vrai travail de concertation entre l’ensemble des parties
prenantes : collectivités locales, organismes publics ou
semi-publics, administrations, associations, citoyens ...
Encore faudrait-il opérer une remise en
cause profonde et élargir le cadre de la réflexion bien au-delà
des schémas habituels et faire confiance aux citoyens, associatifs
ou non. Ils ont le même souci « de sécurité, d’intérêt
général ou de développement durable ». Ils ont aussi des
idées, pas forcément fumeuses ou irréalisables mais plutôt
constructives et généreuses.
Dans l’attente de ces travaux,
indispensables à nos yeux, nous nous opposons donc à l’ensemble
des projets proposés »
RAPPELS
L’enquête publique est ouverte du 6
février au 7 mars inclus
-
Les documents sont consultables dans les mairies de Fontainebleau, Larchant et Milly-la-Forêt aux jours et heures d’ouverture habituels
-
Sur le site internet de la préfecture de Seine & Marne : ici
Si
vous n’arrivez pas à ouvrir les documents, voici